Le chanteur s’était trompé dans les doses sans doute.
Il avait abandonné le corps inanimé du pianiste dans un bois, à quelques kilomètres de Séoul, après avoir gravé son poignet d’un code barre, celui qu’il avait attribué au livre qu’avait écrit sa victime, et n’avait pas pris la peine de vérifier s’il était réellement mort. Non, il n'avait pas vérifié son pouls, puisque l'homme n'avait pas bronché alors qu'il se faisait taillader le poignet. Il n'avait pas été non plus particulièrement surpris de voir le sang de ce dernier couler, peut être un peu plus que ne l'avaient fait les corps précédents. Il n’en était pas à son coup d’essai à dire vrai, il avait déjà réussi à tuer une bonne vingtaine de personnes de la sorte, et la plupart des corps avaient fini par être retrouvés. Son mode opératoire était toujours le même sans doute, et laisser des traces derrière lui devait être l'une de ses rares sources d'amusement pour qu'il continue à semer les corps et les indices derrière lui. Oui, peut être que cela le distrayait, de voir les autorités locales s'affoler, pour le plus grand malheur de sa manager qui en avait assez de devoir couvrir ses arrières.
Bo-Young ?
Il était bel et bien mort.
Mort et enterré sans doute même, une sépulture avait été dressée en son nom quelque part dans un cimetière de Séoul, sans doute même dès le sixième mois de sa disparition, allez savoir. Sa famille s'était fait à l'idée qu'il était perdu à tout jamais.
Mais l’artiste s’était réveillé, après sans doute un ou deux jours à comater au beau milieu de la nature, et plus que jamais, il s’était senti vivant.
Zephyr était né.
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Le pianiste était dépossédé. Il n’avait plus rien. Ses mains étaient blessées et nécessitaient des soins qu’il ne pouvait même pas faire à l’hôpital, incapable de refaire surface et retrouver sa famille au risque de faire les gros titres après sa disparition et sa mort présumée, incapable de voir à nouveau le moindre de ses proches. Oh, en soit, il aurait pu montrer qu’il était encore en vie, prouver à cet enfoiré d’idol qu’il était increvable, pour de vrai, et qu’il le ferait tomber de son intouchable piédestal au risque de mettre ceux qui lui étaient cher en danger. Mais il préférait le faire autrement.
Pour l’heure, il avait tout perdu.
Beaucoup se seraient arrêtés là, beaucoup se seraient laissés crever dans les bois, loin de la civilisation, pour cesser de souffrir, apaiser leurs maux et retrouver la paix.
Mais lui ? Il ne comptait pas s’arrêter là.
Il avait la rage de vivre, plus encore que jamais auparavant, et il comptait bien se battre, jusqu’à sa fin.
Il s’était relevé, avait sillonné la ville et avait trouvé des gens peu regardants, qui ne connaissaient pas son nom ni son visage, qui ne lui demandèrent pas d’où il venait, pourquoi il souhaitait les rejoindre, d’où venaient ses blessures ou ce pseudonyme qu’il arborait comme nouvelle identité. Zephyr. Il était un nouveau vent qui viendrait souffler sur Séoul, une brise toujours présente et qui peu à peu saurait se montrer menaçante.
Désormais emplit de ces désirs de vengeance à l’égard de cet homme qu’il voyait encore s’afficher sur les réseaux sociaux, Zephyr avait rejoint les rangs du Seoman. Cela faisait sans doute un an qu’il y œuvrait, dans l’ombre, gravissant peu à peu les échelons jusqu’à devenir le bras droit d’un négociateur pour particuliers. La plupart des tâches qu’il faisaient étaient ingrates oui, mais l’ancien enfant prodige n’en avait plus rien à foutre. Il n’avait plus la moindre pitié car n’importe quel visage pouvait n’être qu’un masque qui cachait les pires immondices, il ne le savait que trop bien désormais. Il avait continué à enquêter, à observer ces disparitions qui surprenaient toujours la presse, tout ça pour trouver un moyen d’un jour prendre sa revanche sur Oméga.
Et soyez en sûrs, ses mains trouveront la force nécessaire pour l’égorger de sang froid ce jour venu.
Face claim : Kim Hanbin (ex iKon)