YOKU
욕영환
欲
望
を
感
じ
る
Physique :
1m86 - 72kg, finement, trop finement musclé.
Cheveux : noirs en hiver, bruns à l'arrivée du soleil et des beaux jours
Yeux : marrons tout simplement
Piercings : en a eu un sur la langue, ne le porte plus
Tatouages : 兎神 sur le flanc gauche
Cicatrice : une unique cicatrice sur son sternum
Yok Yong-Hwan (YOKU)
Age : 31 ans
Date de naissance : 20 août 1990
Lieu de naissance : Jeju
Orientation sexuelle : Homosexuel
Occupation : séducteur professionnel et emmerdeur de renom
EXCLUSIF
Surnoms : Yok', le renard
Groupe sanguin : O-
MBTI : INTJ - A
Langues : coréen, anglais, japonais, russe
優
雅
誘
惑
영원이
Né à Jeju, île coréenne convoitée et revendiquée par les japonais, d'une jeune mère thaïlandaise arrivée illégalement sur le territoire et d'un père coréen bien plus âgé, Yeong-Hwan avait eu somme toute une enfance banale, une enfance que n’importe qui pouvait convoiter.
Il avait grandi, avait appris à marcher, à parler puis à compter et à lire. Il avait couru, il était tombé, il s'était éraflé comme tout le monde. Il avait pleuré de ses premières blessures, rit devant ses premières comédies, succombé à la colère face aux premières injustices de la vie qu’il avait vues. Sans doute était-il un peu trop sensible d’ailleurs, à pleurer aisément avec autrui, à vite monter sur ses grands chevaux, mais peut-être était-ce là simplement une des étapes de son apprentissage, qui saurait le dire. Il avait découvert ses premières peurs, il avait partagé des instants de grand bonheur avec ses parents, il avait vécu son enfance, tout simplement.
Oui, tout pouvait sembler normal, pour cette famille de pêcheurs installée non loin de l’océan.
Le bambin s’était très vite découvert une passion pour la mer, l’océan et ses êtres, et ses parents l’imaginaient déjà devenir biologiste marin. Après tout, il avait les épaules et l’intelligence pour ne pas avoir à se contenter d’un travail aussi rudimentaire que celui de cet homme qui pêchait chaque jour leur repas ainsi que de quoi gagner quelques sous, ou celui de cette femme qui passait ses journées à réparer les filets et vider les poissons. Il avait de quoi quitter cette ville portuaire et s’en aller loin de cette odeur iodée qui lui collait à la peau.
Ses enseignants le trouvaient brillant, toujours en avance sur ses camarades de classe, toujours pertinent bien que désinvolte. Sans doute était-il un peu pédant, un peu hautain et désagréable avec ceux plus en retard qu’il jugeait comme de parfaits incapables. Il ne se mélangeait que guère aux autres aussi, jugeant qu’il n’était pas n’importe qui et qu’il n’avait aucune raison de passer du temps avec des moins que rien, mais les adultes pensaient que c’était normal, que c’était le fardeau des élèves surdoués, et ses enseignants ne s’en étaient jamais alertés. C’était pour eux un plaisir que de lui enseigner, lui transmettre leur savoir et leur goût de la curiosité, tant et si bien qu’ils passaient parfois plus de temps à discuter avec lui qu’avec les autres élèves, lui l’enfant prodige de l’île qui faisait jaser même les plus vieux colporteurs de ragots. “Il va nous quitter pour partir à la ville, c’est sûr”, “l’île ne lui suffira pas”, “il aura la folie des grandeurs, comme tous les autres”.
Mais la folie, sans doute qu’elle l’avait frappé avant.
狂
気
Un soir, son père était rentré éreinté d’une pêche qui n’avait pas porté ses fruits. Sans doute le vieil homme était-il à bout, fatigué de n’avoir rien attrapé dans ses filets depuis facilement trois jours, sans doute en avait-il assez de ne pas savoir s’il pourrait nourrir sa famille, et sans doute cela avait-il poussé l’homme à prononcer certains mots qu’il n’avait pas nécessairement pensés. Mais rien, non rien sur Terre, ne justifiait aux yeux de Yeong-Hwan la façon dont l’homme avait parlé à sa mère. Si vous lui demandez aujourd’hui quels avaient été les mots qui l’avaient fait sortir de ses gonds, sans doute ne saurait-il pas vous les répéter, tout ceci est si loin pour lui qui n’avait que quinze ans à l’époque. Mais ces mots, oh qu’il les avait détestés. Personne n’avait le droit de parler à sa mère de la sorte.
Alors il s’était interposé. Entre cette jeune femme qui n’avait que la trentaine et qui était sans doute devenue mère trop jeune, et cet homme de la cinquantaine qui faisait deux fois sa carrure et dont l’haleine sentait l’alcool, fidèle ami des marins éloignés des terres à longueur de journée. Il s’était interposé, et avait pris le coup à la place de sa mère. Les os de son nez se craquelèrent à l’impact et, bien vite, son sang s’échappa de son nez, lentement, comme s’il tombait au ralentit pour que Yeong-Hwan puisse bien se rendre compte de ce qu’il venait de se passer.
Pour la première fois de sa vie, quelqu’un venait de lever la main sur lui. Pour la première fois de sa vie, quelqu’un venait de le frapper, assez fort pour laisser une marque sur sa peau. Parce que oui, son père ne s’arrêta pas à son nez. Il avait besoin d’évacuer, et ses phalanges s’étaient écrasées sur l’arcade sourcilière de son fils, éclatant sous la pression quelques vaisseaux qui ne tardèrent à saigner sous sa peau. Quelle belle ecchymose naissait là autour de son regard espiègle qu’on lui connaissait tant.
Et le sang qui restait dans ses veines ne fit qu’un tour.
Non, il n’avait pas la force de riposter, il ne pouvait pas rendre à son père les coups qu’il lui avait assénés, mais il ne pouvait pas le laisser impuni pour autant n’est ce pas ?
Personne n’avait le droit de marquer sa peau immaculée.
私
の
手
に
よ
っ
て
滅
び
私
Ses fins doigts avaient commencé par essuyer ses narines alors que l’odeur métallique du sang lui montait à la tête et bien vite, voilà qu’ils venaient s’enrouler autour du manche d’un de ces multiples couteaux que sa mère utilisait pour éventrer les poissons les plus résistants. Sachez que l’anatomie humaine n’est dans le fond pas bien différente.
Sous les yeux effrayés de la pauvre femme qui s’était terrée dans un coin de la pièce, Yeong-Hwan venait d’ouvrir en deux le ventre de son père, encore vivant. L’homme luttait pour riposter, pour survivre, mais l’enfant en avait décidé autrement. Sans aucune pitié, aucun remords, il vint planter son arme là, entre deux côtes de son paternel, transperçant son cœur de part et d’autre avec la lame froide. Il savait parfaitement où viser, il connaissait un peu trop bien l’anatomie humaine pour un gamin de son âge, mais sans doute ne s’était-il jamais dit que cela pourrait autant lui servir.
Et la vie quitta ce personnage dont la seule erreur avait été de faire naître une ecchymose sur la peau du jeune adolescent.
Yeong-Hwan qui n’avait pas prononcé le moindre mot pendant tout ce funeste spectacle se retourna toujours aussi silencieusement vers sa mère, terrorisée. Il lui adressa un sourire muet qui se voulait rassurant, déposant le couteau à côté du corps inanimé, avant de se redresser et d'essuyer son visage sur lequel les sangs s’étaient mêlés, soupirant doucement.
Oui, il allait quitter l’île et rejoindre la ville. Il ne pouvait décemment plus vivre ici après ça n’est ce pas ? Alors il avait fait ses affaires, dans la seule petite valise de la demeure, emportant avec lui quelques ouvrages scientifiques, deux trois vêtements et ses quelques maigres économies. Il avait juste de quoi prendre l’avion pour rejoindre la capitale, mais ce serait suffisant pour débuter une nouvelle vie là bas n’est ce pas ? Oui, ce serait bien assez.
Il avait pris une douche, s’était changé, et avait caché l’arme du crime dans sa chemise désormais tachée de sang. Yeong-Hwan était sur le départ mais il n’oubliait tout de même pas d’embrasser sa mère, comme tous les jours avant d’aller à l’école. Oui, pour lui, ce n’était qu’un jour comme un autre, un nouveau voyage vers un nouveau lieu.
Ce premier chapitre était clos, et un nouveau s’ouvrait sur cette scène assez singulière d’un gamin de quinze ans, le nez cassé, un oeil au beurre noir, marchant seul sous les étoiles jusqu’à l’aéroport qui n’ouvrirait qu’aux premières lueurs du jour.