Sur le papier, Bo-Young avait tout pour réussir.

Deux parents attentionnés, un frère aîné acteur, adulé par les foules, une famille proche et aimante.

Du pécule, assez pour mener une existence confortable sans se poser de questions quant au lendemain.

Une belle gueule, une douceur sans nom, du succès auprès des femmes et des hommes.

De l’or au bout des doigts, du talent à l’état pur, des mélodies plein le crâne.

 

La vie devant lui.

 

Pianiste émérite, artiste charmant, homme chaleureux, l’enfant prodige attirait l’attention.
Sans doute avait-il donné ses premières représentations dès l’âge de dix ans, il ne s’en souvenait plus vraiment. 

 

Tout ce qu’il savait était qu’il avait très vite posé ses doigts sur l’ivoire du piano et qu’il en était tombé amoureux. Cet instrument était tout pour lui, tant et si bien qu’il avait passé des jours et des nuits, à apprendre quelles étaient les notes, à découvrir mille et un morceaux, puis à composer les siens, ceux qui trottaient dans sa tête sans cesse.
Il avait parfois fait l’impasse sur les cours, dès le collège, pour plutôt s’enfermer dans la salle de musique et y passer des heures, parfois même sans manger, à plutôt pianoter jusqu’à ce que ses doigts lui fassent mal, jusqu’à ce le concierge le chasse, jusqu’à ce que ses parents s’inquiètent de ne pas le voir rentrer. 

 

Il était né pour le piano et le piano était fait pour lui.

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Alors il avait grandi.
Ses parents avaient acheté un de ces instruments qui lui plaisaient tant, lui avaient offert les cours qu’il méritait, et ce qui devait arriver arriva.

 

Bo-Young avait vite trouvé la route du succès.

Ses longues heures d’insomnie, ses doigts écorchés et meurtris par des jours et des jours de travail, des années à ne jamais abandonner. Tout ceci avait porté ses fruits.

 

A 10 ans, il avait donné sa première représentation, dans une salle de Daejeon, sa ville natale.

A 11 ans, les gens sidérés de son talent commencèrent à lui demander de faire des apparitions ça et là, dans des réceptions privées, l’annonçant comme le futur Mozart.

A 14 ans, il composait déjà ses propres morceaux et les publiait sur sa chaîne YouTube qui connaissait un essor au fil des mois.

A 16 ans, il participait pour la première fois à la confection de la bande originale d’un spectacle de théâtre. 

Et puis au fur et à mesure, il écrivit pour des films, pour des jeux vidéos, il aida à la composition de morceaux de stars du showbiz coréen… 

 

En bref, il avait tout pour réussir.